Alors à quoi ça tient le succès d’un bar au fil des années ? Qu’est-ce qui le fait devenir progressivement l’endroit où on a envie de venir régulièrement ? Qu’est-ce qui lui fait traverser le temps et conserver sa popularité? Sans aucun doute une forme d’exigence qui nous est propre, une capacité à être restés toujours attachés à ce que nous étions lorsque le Cox a été créé.
Nous avons donc aujourd’hui 26 ans, mais ça n’est pas vraiment notre genre de dresser le bilan. Pas de nostalgie, pas de regrets, pas de mélancolie. Mais quand même, impossible de ne pas regarder, un tout petit peu, dans le rétroviseur. Notamment pour penser à quelqu’un qui n’est plus là parmi nous et qui serait tellement fier de voir ce qu’est devenu le Cox aujourd’hui. Toujours vaillant, toujours debout, fidèle à ses origines, à ses fondements, à ce qui nous a tous animé lorsque nous avons décidé ensemble de nous lancer dans la grande aventure. Alors Jean-Louis, où que tu sois, nous ne doutons pas que si tu poussais la porte du Cox version 2015, tu t’y sentirais autant chez toi. Comme hier, comme demain. Le Cox, c’est donc bien avant tout la fidélité à son esprit initial, dont nous nous sommes efforcés de ne jamais dévier. Authentique et fier, nous avons souhaité ouvrir pour vous tous un espace qui ne ressemblerait à aucun autre. Et nous voulons croire que cela, c’est exactement ce que avons réussi ensemble.
Une façade rouge vif qui s’expose fièrement au 15 rue des Archives, trois lettres en noir siglée sur la vitre, le Cox sera devenu en 26 ans la belle réussite dont nous avions l’ambition. Une véritable institution dans le Marais, disent certains, mais nous voulons rester humbles et modestes. Les réputations sont fragiles, elles vont et viennent, et nous voulons conserver l’idée qu’on peut toujours s’améliorer, grandir encore, toujours inventer, ne jamais s’endormir sur nos lauriers. Magnifique étendard de la convivialité gay, le bar s’est imposé comme un incontournable épicentre qui ne s’est pas retrouvé avec un tel statut par hasard. Lieu de vie, lieu de drague, lieu de rencontres, il rassemble une clientèle diverse et mouvante, variable et changeante, joyeuse, différente.
Evolution ou révolution, le quartier du Marais, et tout spécialement la rue des Archives, a connu une métamorphose depuis que le Cox s’est installé. Une métamorphose qui s’accélère depuis quelques années. Dans ce cadre si particulier, le Cox résiste, et il résiste bien. Ses décos changent avec les saisons, des événements toujours singuliers s’y succèdent, des DJs aux platines rythment le calendrier, et une équipe de choc pour vous servir reste le socle fondamental et indispensable d’un débit de boisson. Mais ce qui ne change pas vraiment, en vérité, c’est vous.
Car le succès du Cox, sa longévité, pour nous, ce sont assurément ses clients, c’est vous tous. C’est vous qui avez fait l’histoire, en venant toujours aussi nombreux remplir le bar au cours de ces 20 années qui ont passé trop vite. Vous qui venez garnir sa légendaire terrasse ouverte où l’on se retrouve après le boulot, pour terminer sa semaine, pour marquer la fin du week-end. Vous qui parfois ne faites qu’y passer, vous qui restez de longues heures en ne voyant pas le temps s’écouler, vous qui faites la fermeture certains soirs. Vous aussi qui choisissez de vous retrouver chez nous pour célébrer un événement personnel, un anniversaire, des retrouvailles, pour être ensemble, tout simplement. Vous les fidèles clients parisiens qui êtes là pour certains presque tous les soirs, vous les clients de passage qui deviendrez peut-être des habitués, vous les visiteurs occasionnels qui venez de province ou d’au-delà des frontières et qui nous découvrez pour la première fois.
Alors il y a tous ces petits et grands moments qui nous rendent encore plus heureux que jamais et qui resteront pour toujours comme des formidables miracles et des bulles d’euphorie, le pur carburant pour nous donner l’envie de poursuivre longtemps l’aventure. La rue des Archives pleine à craquer autour du bar les soirs de Fête de la Musique avec une foule qui danse sous une pluie de décibels et de confettis argentés. Un dimanche de soirée Happy où les clients reprennent en chœur le refrain d’un hit de légende en retirant les t-shirts pour les faire tourner autour de leurs têtes. Tous ces petits et grands instants qui ont écrit et qui continueront à écrire notre histoire collective.
La rançon du succès, c’est aussi quand un lieu entre dans le langage courant pour devenir un verbe : « Qui c’est qui coxe, ce soir ? », peut-on lire si souvent sur Facebook comme une invitation. Car oui, le soir, et bien maintenant, on va coxer. C’est aussi quand ses attributs deviennent des éléments du langage courant. « Et toi, tu viens souvent au Rouge ? ». Le Rouge, cette couleur dominante qui est définitivement associée à son image, à sa réputation. Rouge, cette couleur qui est son identité et son caractère, rouge comme l’amour, rouge comme la force, rouge comme l’excitation. Rouge comme un cœur qui bat, rouge comme un éclat de voix, rouge comme une explosion de joie.
Alors qu’est-ce qu’on peut espérer pour les années qui viennent ? Que les aficionados continuent à venir lever leurs verres. Que de nouveaux adeptes découvrent encore le lieu et s’y sentent bien. Que notre façade rouge soit encore la toile de fond de vos moments de vie, de vos instants de bonheur. Alors bien sûr, nous on va continuer, pour entendre encore vos éclats de rire autour d’un verre, pour vous voir encore faire des selfies en terrasse, pour partager encore plus ensemble. Et donc aujourd’hui, on se souhaite de durer, on se souhaite d’être toujours là dans 26 ans. C’est ça le Cox, rouge, pour toujours ! Rouge pour longtemps ! Rouge à l’infini !